Nous ne pouvions vous convier à notre étape suivante sans vous montrer un peu plus de cette région aux couleurs chaudes à laquelle je repense aujourd'hui avec beaucoup de nostalgie depuis notre petit appartement lyonnais. Mais ne parlons pas du retour qui est déjà consommé et profitons du voyage encore un peu.

Il faut bien admettre que notre seconde journée à Kompong Cham nous aura donné du fil à retordre en terme d'orientation, même si nous finirons par nous en sortir après de nombreux allers-retours et une patience quelque peu effilochée. Nous savions que la notion de distance était subjective et culturelle, il nous fallait bien en faire l'expérience un jour ou l'autre.

Aujourd'hui, c'est au Phnom Pros ou "Colline des hommes", surplombée par un temple massif autour duquel s'encanaillent des dizaines de singes; ainsi qu'au Phnom Srei ou "Colline des femmes" à l'escalier interminable et au temple  discret entouré de nature que nous vous convions pour vous conter une histoire faite de royauté, d'apparences et de lutte des sexes.
La légende autour de ces deux collines plantées au milieu d'une plaine interminable est une métaphore sur les rapports hommes-femmes illustrant l'origine de la tradition khmère selon laquelle l'homme est celui qui demande la femme en mariage et non l'inverse. Avouez qu'au delà de toute légende, cette pratique n'est finalement pas l'apanage du seul Cambodge...mais ceci est une autre histoire.
Pour l'instant, nous en avons une autre à vous chuchoter...



    " Il y a très longtemps de cela, régnait sur le pays des Khmers une reine répondant au doux nom de Srei Ayuthyéa. Son rang impressionnait tant qu'aucun homme n'osait venir la demander en mariage. Un jour, Srei Ayuthyéa décida donc de sauter le pas et prendre elle même pour époux un bel homme qui lui plaisait.
  
Suivant l'exemple de la reine, les femmes du royaume se mirent à l'imiter en choisissant leur époux et en leur faisant la demande en mariage.
Cependant, durant toute la durée du règne de Srei Ayuthyéa, certaines femmes perdirent leur dignité en essuyant le refus de l'homme qu'elles convoitaient."


       "Au cours du règne qui suivit, les femmes tinrent un conseil et décidèrent d'un concours qui les opposeraient aux hommes. C'est ainsi que fut décidé de constituer deux groupes de sexes opposés et de bâtir chacun, toute une nuit durant, une colline.

Les travaux devraient cesser lorsque l’étoile du matin (Pkay preuk) apparaîtrait dans le ciel. Celui qui aurait alors élevé la plus haute colline serait déclaré vainqueur.
Si les hommes remportaient le challenge, la situation ne changerait pas. À l’inverse, s’ils perdaient, ce serait désormais à eux de demander les femmes en mariage."  



       " Chaque groupe constitué se mit donc au travail. Durant la nuit, après seulement quelques heures, une poignée de femmes, voyant que la colline des hommes avançait beaucoup plus vite que la leur, eut l’idée de hisser une petite lanterne fixée sur un bambou, le plus haut possible dans le ciel, du côté nord-est de la colline. Les hommes prirent cette lumière pour l’étoile du matin et cessèrent leur labeur. Ils s’endormirent, laissant aux femmes le soin de terminer leur colline jusqu’au lever de la véritable étoile du matin.
       Au chant du coq, les hommes s’éveillèrent enfin et comprirent, mais trop tard, leur erreur. Leur colline était bien petite face à celle des femmes : ils avaient perdu."

       Depuis ce jour, ce sont les hommes qui demandent les femmes en mariage. A n'en pas douter, leur expression devait certainement ressembler celle des singes qui déambulent aujourd'hui sur leur colline...







0 pépitos:

fais pas ci fais pas ça... ici tu as le droit, c'est blabla

Pour écrire un blabla, rien de plus simple:
Sélectionnez "nom/url". Remplissez les deux champs (l'url n'est pas obligatoire).
Ecrivez votre message, cliquez sur "publier" et c'est parti!